LE FRISSON / 4'53''

Une balançoire se meut au gré du vent dans un mouvement perpétuel. Dans la pénombre, cette vidéo est projetée sur une nappe blanche lui servant d'écran, accrochée à une corde à linge, soulignant ainsi l'apparente insouciance de la scène. 

Le frisson est la conséquence du souffle du vent dans les arbres, et à l'origine du mouvement de cette balançoire d'enfant dans ce coin de campagne d'Algarve (Portugal). 
Il fait également référence aux codes du "thriller" au cinéma, avec ces lents travelling avant dans chacun des plans constituant cette séquence, alimentant ainsi un imperceptible sentiment de trouble. Trois moments particuliers y soulignent un cycle de mouvements perpétuels, non comme un arrêt sur image mais plutôt comme une suspension dans le temps. 
La bande son est constituée de la douceur du son du vent dans les arbres, du bruissements de feuilles, de criquets et d'aboiements de chiens au loin. Cette sérénité est troublée par d'inquiétants croassements d'oiseaux, émettant en morse la phrase "Le vent l'emportera", un hommage en filigranes à Alfred Hitchcock, le maître du suspense.