JE M'EN LAVE LES MAINS 

Triptyque vidéo constitué de 3 écrans : 
Au centre, une vidéo projetée sur la totalité de la surface du mur qui forme l'écran. Cette vidéo de 60 minutes qui donne son titre à la pièce (Je m'en lave les mains) représentent des mains qui se lavent au savon, jusqu'à la dissolution complète de celui-ci. La lumière de studio clair obscur focalise sur les gestes de manipulation de ce savon entre les mains de la femme, parfois à la limite de l'érotisme. 

Sur le côté gauche, une vidéo de 15 minutes (Le générique des contraires) propose une liste de 800 mots (400 couples de mots) défilant comme un générique de fin de film (de bas en haut) et constituée de contraires et d'antonymes réels ou imagés que chacun interprètera selon ses propres critères. Chacune de ces propositions de contraires ou d'antonymes est une réflexion que chacun pourra faire sur le sens qu'il donne aux mots et aux concepts qu'il leur attribue. 

Enfin, sur le côté droit, un petit écran diffuse une vidéo de 5 minutes (Le Grand Zapping), constituée de plusieures centaines d'images vidéo extraites d'émissions télévisuelles : journaux télévisés, reportages divers, films de fictions, spots publicitaires, émissions sportives, documentaires scientifiques, etc. Ces images forment une sorte de terreau d'imageries collectives censées représenter l'état du monde actuel, avec ses catastrophes, ses petits bonheurs quotidiens. 

Je m'en lave les mains, cette expression évoque métaphoriquement le refus de Ponce Pilate, préfet de la province romaine de Judée, de se prononcer contre Jésus. Selon le Nouveau Testament : « Pilate voyant qu'il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l'eau, se lava les mains en présence de la foule et dit : Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde. » 
Autrment dit : « Qu'ils se débrouillent pour résoudre cette histoire, moi je m'en lave les mains. » 

Cet ensemble de trois vidéos, tournant en boucle à des temporalités différentes, est une métaphore de notre position de citoyen lambda face à ce monde dans lequel nous vivons, que nous ne maîtrisons pas et devant lequel nous sommes démunis. Evoquant aussi, à l'image de Ponce Pilate, nos petits désengagements personnels et notre incapacité à faire des choix.