de l'inexistence du temps
(26 min - couleur - stéréo - 1998)Un film écrit et réalisé par André Goldberg
sur et avec l'artiste plasticien belge Jean-François Octave
Jean-François Octave, né à Arlon (Belgique) en 1955 est diplômé en architecture de la Cambre. Il oblique vers le dessin, publie des fragments de journaux autobiographiques illustrés et se met à la peinture en 1980. Il représente la Belgique à la Biennale de Venise en 1986 et expose régulièrement à Bruxelles, Paris, New York et la station de métro Heysel dont il est le maître d'œuvre a été inaugurée le 25 août 1998 par sa Majesté la reine Fabiola. Il effectue de nombreux séjours à l'étranger, dont il ramène des carnets de notes, comme de son voyage à Moscou à l'automne 1989 qui seront publiés à La Lettre volée sous le titre : Immortalité/Immoralité.
L'art de Jean-François Octave est éminemment contemporain puisqu'il nous parle de notre vie de tous les jours, et c'est en cela qu'il nous touche spontanément. Nul ne sait où se situe la limite entre l'art et la vie, le vrai et le faux, dans son travail; tant il nourrit son art de sa vie, dans un patchwork de mots slogans et d'images symboles chocs. Son œuvre poursuit la ligne tracée par les artistes Pop art des années 60 en détournant les images de masse produites par notre société du signe et du spectacle. L'usage intensif des clichés est toutefois conjugué à un propos personnel, qui peut aller de la pudeur à l'exhibitionnisme. Son travail est tout à la fois un journal intime (son diary), alimenté de rencontres et de curiosité, et un kaléidoscope des actualités mondaines, futiles ou graves. Il touche du doigt avec sensibilité et intelligence ce qui nous émeut le plus directement : les petits faits vrais de la vie quotidienne, l'intimité, la mort, le sexe, l'imaginaire, l'identité, etc. (cf. textes critiques de Jo Dustin et de Daniel Vander Gucht ainsi que texte de l'artiste joints en annexe.)
Dans son dernier ouvrage paru en 1997 aux éditions de la Lettre volée, Tout est (possible), Jean-François Octave réinvente le journal intime sous une forme ludique et interactive en proposant une combinatoire de possibilités d'associations d'images et de textes.
Ce jeu cher à l'artiste incite une fois de plus le lecteur à composer son propre tableau ou à en changer au gré de son humeur et de sa volonté.
L'artiste a quelque sorte été associé à l'élaboration du film, par la lecture de certains de ses textes et en intervenant dans la conception graphique du générique et des intertitres. Nous avons opté pour un mixage de différentes techniques d'images cinématographiques : film 16 mm et film vidéo HI8 et super 8 N/B refilmés sur écran, de par volonté d'être en phase, dans le traitement des images filmées, avec le travail de Jean-François Octave, qui, lui-même, utilise diverses techniques énumérées plus haut, et également afin de distinguer au plan formel les différents types d'interventions visuelles. Des panneaux-titres calligraphiés de la main de l'artiste, introduisent les séquences du film de manière à soutenir le rythme narratif.
Le scénario du film se veut comme une suite d'ambiances fictionnalisées permettant d'exploiter les différentes facettes du travail de Jean-François Octave, un peut comme si on le suivait dans le déroulement de la journée type d'un artiste de la fin du vingtième siècle.
Scénario & Réalisation : André Goldberg
Les textes de Jean-François Octave sont extraits de "IMMORALITÉ/IMMORTALITÉ" et "Tout est (possible)", parus aux Editions de la Lettre Volée.
Assistante de Production : Chantal Perin / Consultant artistique : Daniel Vander Gucht / Images : Jean-Jacques Mathy / Son : Jacques Urbain / Eclairagistes : Pierre Hoyoux, Vincent Grolaux, Daniel Erregeerts / Machiniste : Frédéric Delune / Documentation : Nathalie Staes / Montage film : Ludo Verbruggen / Etalonnage : Michaël Faber / Télétitrage-Palette graphique : Giovanni Cascone (Imagique) / Générique : Christine Schwarz / Montage vidéo : Linda Palmaerts / Mixage : Roland Boon / Photographe de plateau : Stéphane Fefer
Avec les voix de : Muriel Dujardin, Jean-François Octave
Production : Anne Hislaire (RTBF-Bruxelles) & André Goldberg (l'image latente asbl) / 1998