(6 min. - N/B - stéréo - 1997)
Un film écrit et réalisé par André Goldberg
essai documentaire sur le travail de l'artiste peintre belge Paul Trajman
Paul Trajman, né en 1960 à Bruxelles, revendique pleinement l'influence de Michaux ou Pollock, mais aussi de Jérôme Bosch. Son travail à l'encre de chine procède par coups de pinceaux spontanés jetés sur la feuille de papier.
Ce film suit pas à pas le processus de création à l'oeuvre dans le huis-clos de l'atelier de l'artiste. La narration strictement visuelle, des gestes du peintre, de ces bras qui fendent l'air, de son corps qui frémit au gré des mouvements d'un pinceau et se déplace dans le lieu secret, composent une véritable chorégraphie dans l'espace. Le temps y est comme dilaté; c'est le rhytme de la création qui règle la marche du temps. C'est la victoire du temps sur le temps, du temps sur l'action.
Le synopsis est simple : Paul Trajman installe son petit martériel : un géridon sur lequel il déploie deux pinceaux hirsutes et un petit pot d'encre de chine. Ensuite, il découpe un morceau de papier qu'il agraffe au mur avant de commencer à jeter ses coups de pinceaux sur la feuille, pour parvenir enfin à l'oeuvre achevée.
Pas de commentaires, pas d'interview, seul le son de ce qui se passe devant la caméra; le frottement d'un pinceau, le glissement des pas sur le sol ou la lenteur fugace d'un regard. L'aspect fragile et le rendu étonnant de ce film tourné en film super 8 noir et blanc, concourrent à lui donner un statut de document. Non pas un reportage sur le travail d'un artiste donc, mais une captation du regard croisé de l'artiste et de la caméra, tel un haïku visuel.
Scénario et réalisation : André Goldberg / Images : André Goldberg, Stéphane Fefer, Alain Bertrand / Son : Vincent Sommers / Montage : Pierre Van Thienen / Bruitage : Philippe Van Leer / Musique originale : Jano Buchem / Contrebasse : Jano Buchem / Saxophone : Fabrizio Cassol / Mixage : Peter Soldan (Studio Dada) / Production : Alain Bertrand
© Arizona & l'image latente / 1997